Surmonter l’inertie et passer à l’action

humanotópie Sep 15, 2025

Nous avons toutes et tous déjà vécu ce moment : une idée claire, une envie réelle, un objectif bien défini… et pourtant, rien ne bouge. L’action tarde, la tâche reste en suspens, et l’inertie s’installe. Ce décalage entre ce que nous voulons faire et ce que nous faisons réellement peut sembler anodin à court terme, mais il agit comme un frein invisible qui érode notre confiance et alourdit nos journées. 

Pourquoi est-il parfois si difficile de se mettre en mouvement, même pour des choses simples ? Et comment transformer cette immobilité en élan ? 

Bonne nouvelle : surmonter l’inertie n’est pas une question de volonté. C’est plutôt l’art de créer des conditions favorables, de reconnaître ses blocages et d’accepter que le geste, même imparfait, précède souvent l’envie. 

 

Explorer l’inertie : un phénomène universel  

Surmonter l’inertie ne se résume pas à « se motiver ». Elle survient dans les moments de transition : entre le désir et le geste, entre l’idée et sa réalisation. Elle peut prendre plusieurs formes : 

  • Cognitives : trop d’idées, pas assez de clarté, surcharge mentale. 
  • Émotionnelles : peur du jugement, crainte de l’échec, perfectionnisme paralysant. 
  • Motivationnelles : gratification trop lointaine, découragement, lassitude. 
  • Contextuelles : environnement désordonné, distractions, manque de repères. 

L’inertie est donc rarement de la paresse. Elle agit plutôt comme un mécanisme de protection : éviter ce qui semble risqué, inconfortable ou énergivore. Le cerveau préfère reporter plutôt que d’affronter une tâche perçue comme lourde. 

Dans un contexte professionnel, cette inertie a un coût réel : projets qui stagnent, occasions manquées, conversations reportées, tensions accumulées. Et plus elle dure, plus elle s’auto-renforce. 

La clé ? Accepter que le premier pas, même minuscule, puisse devenir le point de bascule qui enclenche la dynamique. 

 

Trois étapes pour passer de l’intention à l’action  

  1. Identifier ses freins à l’action 

Avant de « se pousser » à agir, il est essentiel de comprendre ce qui freine l’élan. 

L’inertie est souvent le reflet d’une tension invisible : peur de mal faire, surcharge cognitive, besoin de conditions parfaites. 

Exercice simple : quand vous repoussez une tâche, remplacez la question « Pourquoi je ne le fais pas ? » par « Qu’est-ce qui me permettrait de commencer ? » 

Cela change la perspective. Peut-être est-ce un brouillon imparfait, un coup de fil rapide pour valider une approche, ou simplement le fait d’ouvrir le document lié à la tâche. 

Astuce douce : considérez vos freins comme des signaux d’information plutôt que comme des preuves de faiblesse. Ce que vous évitez vous parle autant que ce que vous faites. 

 

  1. Réduire la friction et créer des conditions favorables 

L’inertie se combat rarement de front. Plutôt que de forcer l’action, il est souvent plus efficace d’en alléger le démarrage. 

La friction, c’est tout ce qui rend une action plus lourde à enclencher : chercher un fichier égaré, travailler dans le bruit, s’imposer des attentes irréalistes. 

Exemples concrets pour réduire la friction : 

  • Préparer vos outils ou documents à l’avance. 
  • Créer un rituel de lancement (musique, boisson, minuterie). 
  • Reformuler la tâche pour la rendre plus légère : au lieu de « écrire le rapport », dire « noter trois idées clés ». 
  • Fractionner l’action : commencer par une version brouillon plutôt qu’un produit final. 

Chaque petite friction en moins est une barrière enlevée. Et moins il y a d’effort pour commencer, plus il y a de chances que l’action démarre. 

 

  1. Poser le premier geste, même imparfait 

Nous croyons souvent qu’il faut d’abord être motivé·e pour agir. En réalité, c’est souvent l’inverse : l’action nourrit la motivation. 

Ce que les chercheurs appellent « l’effet de momentum » illustre bien ce phénomène : plus on bouge, plus l’élan croît. Un petit pas entraîne un autre, et la dynamique s’installe. 

Micro-geste à tester : ouvrir le fichier, écrire une seule phrase, lancer un minuteur de 5 minutes. Ces actions paraissent insignifiantes, mais elles enclenchent une transformation intérieure : sentiment de progression, regain d’énergie, réduction de l’angoisse anticipée. 

Astuce douce : dites-vous « Je n’ai pas besoin d’avoir envie pour commencer. Je veux juste poser un premier geste. » 

Ce renversement change tout : l’action n’attend plus un état parfait, elle devient l’élément qui le crée. 

 

Le cas de Julie 

Julie, gestionnaire de projets, devait préparer une présentation pour son équipe. L’échéance approchait, mais chaque fois qu’elle ouvrait son fichier, elle se sentait paralysée. Tout semblait trop vaste, trop important, trop risqué pour être mal fait. Résultat : elle reportait, culpabilisait, et la tension montait. 

En prenant un moment pour analyser sa situation, elle a identifié deux freins principaux : un perfectionnisme défensif (« il faut que ce soit impeccable ») et une surcharge cognitive (« je ne sais pas par où commencer »). 

Elle a alors choisi de réduire la friction : 

  1. Préparer une diapositive brouillon avec seulement trois idées clés.
  2. Demander un retour rapide à une collègue avant d’aller plus loin. 

Ce petit geste a débloqué l’inertie. Loin de produire un travail final parfait, Julie a d’abord enclenché le mouvement. Et en avançant, l’élan est venu. En quelques jours, la présentation était prête, et surtout, Julie avait retrouvé confiance dans sa capacité à « amorcer » plutôt qu’à attendre la motivation idéale. 

 

Surmonter l’inertie n’est pas une affaire de volonté. C’est une compétence qui s’apprend : reconnaître ses freins, alléger les conditions, amorcer l’élan. 

  • Identifier ses blocages : nommer ses résistances plutôt que les subir. 
  • Réduire la friction : créer des contextes où l’action devient plus fluide. 
  • Oser le premier geste : accepter l’imperfection comme tremplin vers le mouvement. 

 

L’inertie nous enferme dans un espace inconfortable entre intention et action. Mais chaque petit pas – ouvrir un fichier, écrire une phrase, visualiser son élan – peut devenir ce point de bascule qui change la dynamique d’une journée, parfois même d’un projet entier. 

La prochaine fois que vous sentez l’inertie s’installer, posez-vous cette question : « Quel est le plus petit geste possible que je peux faire maintenant ? » 

C’est peut-être lui qui transformera votre intention en réalité.

 

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